Optimiser les coûts du cloud : un enjeu stratégique en 2025
Le Cloud, entre solution pratique et difficulté nouvelle
L’adoption massive du cloud a transformé la gestion des infrastructures IT, créant de nouvelles solutions, de nouveaux moyens de travailler et de nombreuses opportunités, mais laissant également émerger quelques problématiques.
Le cloud apporte aux entreprises flexibilité, évolutivité et un haut niveau de sécurité. Cependant, cette adoption s’accompagne souvent d’une augmentation des coûts difficile à maîtriser, principalement en raison d’un manque de visibilité et de suivi financier.
Problématiques Financières du Cloud
Selon une étude de Vertice publiée en 2023, 55 % des responsables financiers estiment ne pas avoir une vision claire des dépenses cloud, et 44 % d’entre eux déclarent manquer de visibilité sur ces coûts. Pire encore, sans une approche rigoureuse, les entreprises peuvent voir leur facture cloud grimper jusqu’à 35 % par an.
Comment reprendre le contrôle des coûts cloud ?
Il ne suffit pas de choisir le bon fournisseur ou de négocier un contrat avantageux. L’optimisation des coûts cloud repose sur des stratégies concrètes

Comprendre la structure des coûts dans le cloud
Tout d’abord, migrer vers le cloud pour une entreprise n’est pas un processus qui s’effectue en un claquement de doigts. Il demande de la réflexion et des moyens adaptés. En effet, cela nécessite l’achat de matériel, la formation du personnel et, dans certains cas, le recours à des consultants spécialisés.
Après la migration, l’entreprise doit choisir la bonne formule de tarification proposée par les fournisseurs cloud. L’offre étant vaste, il est essentiel de prendre le temps de l’analyser afin de sélectionner la formule la plus adaptée. De plus, il est primordial de bien comprendre et maîtriser les besoins réels de l’entreprise lors de cette phase d’analyse.
Les principaux modèles de tarification dans le cloud
Les principaux modèles de tarification que vous trouverez sont le pay-as-you-go (PAYG), c’est-à-dire que vous payez seulement pour ce que vous utilisez. Il offre une grande flexibilité et permet d’optimiser les coûts plus facilement que d’autres types d’offres. En revanche, il peut également entraîner des coûts élevés si la consommation n’est pas bien maîtrisée. Par exemple, si l’usage augmente soudainement (ex : pic de trafic web), la facture peut exploser. À l’inverse, pour des charges de travail stables, un abonnement ou une instance réservée peut être plus économique que du PAYG.
Les instances réservées, justement, qu’est-ce que c’est ? Les entreprises s’engagent pour une durée de 1 à 3 ans et bénéficient alors de réductions significatives, jusqu’à 75 % par rapport au tarif à la demande, mais elles doivent bien anticiper leurs besoins.
Vous trouverez également les instances spot, des ressources proposées à prix réduit, idéales pour les charges de travail temporaires ou non critiques, mais elles peuvent être interrompues à tout moment.
Les forfaits et abonnements : Certains services cloud proposent des forfaits mensuels ou annuels, permettant une meilleure prévisibilité des coûts. Il sera en revanche nécessaire de choisir son offre en tenant compte de ses besoins, car une baisse d’utilisation pourrait entraîner des coûts inutilement élevés.
Vous trouverez ce type d’offre chez des sociétés comme AWS, Microsoft Azure ou encore OVHcloud, même si ce dernier propose un choix plus restreint en se concentrant sur l’efficacité.
Les coûts cachés du cloud à anticiper
D’autres postes de dépenses sont à prévoir : les tarifs varient selon la région, en fonction de l’offre et de la demande. Une certaine latence peut exister, mais aussi, selon les régions, une meilleure disponibilité, assurant une tolérance accrue aux pannes. Il faut également prendre en compte les réglementations imposées dans votre pays, comme le RGPD en Europe.
Concernant la sécurité, les principaux fournisseurs de cloud offrent des solutions intégrées, mais l’organisation cliente reste majoritairement responsable de la sécurité des données. Elle doit engager des actions comme des audits réguliers, des plans de sauvegarde et de continuité d’activité, ainsi qu’une gestion des identités et des accès, impliquant un chiffrement des données.
Enfin, lorsqu’une entreprise choisit de quitter un service cloud, elle doit anticiper des coûts importants. Selon le volume de données à transférer vers un autre fournisseur ou vers internet, un coût prohibitif peut survenir.
Les coûts souvent sous-estimés du cloud
- Le transfert de données : L’échange de données entre différentes régions cloud ou vers l’extérieur est facturé.
- Les licences et services managés : L’utilisation de logiciels tiers (bases de données, outils analytiques, etc.) ou de services managés (Kubernetes, AI, monitoring) peut engendrer des coûts supplémentaires souvent invisibles à première vue.
Ainsi, le cloud a un coût de migration, de stockage, de sécurité et de gestion, mais également de sortie si l’entreprise décide de changer de fournisseur ou de rapatrier ses données en interne. Il est essentiel pour votre entreprise d’anticiper ces coûts afin d’éviter une envolée soudaine de la facture cloud, ce qui pourrait impacter sa stabilité financière sur le long terme.
Comment maîtriser ces coûts ?
Nous voyons tout de même la difficulté de garder un œil sur tous ces facteurs. Alors, comment faire ?
Stratégies pour réduire les coûts cloud
Plusieurs méthodes et manières d’appréhender les coûts des services cloud peuvent permettre à votre entreprise de maîtriser ses dépenses et d’éviter les mauvaises surprises.
Optimisation des ressources avec le Rightsizing
Le Rightsizing consiste à ajuster la capacité des ressources cloud en fonction de l’utilisation réelle. Cette approche permet de réduire la taille des instances et d’utiliser des instances élastiques qui s’adaptent automatiquement à la charge. Une autre possibilité est de désactiver les ressources inutilisées en dehors des heures de travail (ex : arrêter des machines non essentielles la nuit ou le week-end).
Utilisation des instances réservées et Spot
- Instances réservées : Réserver des instances pour des charges de travail prévisibles comme les bases de données ou les serveurs d’applications.
- Instances Spot : Utiliser des ressources à prix réduit pour des tâches flexibles comme le rendu vidéo, l’analyse de données ou le machine learning.
Par exemple, une entreprise qui sait qu’elle utilisera un serveur SQL pendant au moins 2 ans peut économiser jusqu’à 60 % en réservant une instance plutôt que de payer à l’usage.
Suppression et optimisation du stockage
Les coûts de stockage cloud peuvent rapidement augmenter si des données inutiles ou obsolètes ne sont pas supprimées ou archivées. Pour optimiser le stockage, il est recommandé de :
- Supprimer les fichiers inutiles stockés sur Amazon S3, Google Cloud Storage ou Azure Blob Storage.
- Utiliser le stockage à froid comme Amazon S3 Glacier ou Azure Archive Storage pour les fichiers peu consultés.
- Compresser les fichiers volumineux afin de réduire l’espace utilisé.
- Activer la suppression automatique des données expirées avec des politiques de cycle de vie.
Payer uniquement ce qui est utilisé
Grâce à l’autoscaling et au serverless computing, il est possible d’adapter la facturation à la consommation réelle :
- Autoscaling : Augmente ou réduit automatiquement le nombre d’instances en fonction de la charge.
- Serverless computing : Facturation uniquement sur le temps d’exécution des fonctions, et non sur l’infrastructure sous-jacente.
Ces solutions sont idéales pour les applications à trafic variable (e-commerce, applications mobiles) ou les tâches ponctuelles (traitement d’image, envoi d’e-mails en masse).
Vous pouvez également procéder à des optimisations réseau afin de limiter les coûts de transfert de données. Pour cela, plusieurs stratégies peuvent être mises en place :
- Utiliser un Content Delivery Network (CDN) : Réduit les transferts vers Internet en mettant en cache les contenus statiques à proximité des utilisateurs.
- Garder les ressources dans la même région : Permet d’éviter les frais de transfert inter-régions, souvent coûteux.
- Compresser les données envoyées : Réduit la bande passante consommée et optimise les performances réseau.
Automatiser et optimiser la gestion des coûts
De nombreuses solutions s’offrent à vous pour optimiser vos dépenses cloud. Cependant, elles demandent du temps et une analyse approfondie pour être mises en œuvre efficacement en fonction des besoins réels de votre entreprise.
Si vous souhaitez éviter ce casse-tête et optimiser votre gestion des coûts, des outils spécialisés existent pour vous accompagner dans cette démarche.
Les outils indispensables pour optimiser les coûts cloud
L’optimisation des coûts cloud passe par une gestion efficace des dépenses et l’usage d’outils adaptés. Trois grandes catégories se démarquent :
- Les solutions natives des fournisseurs : Ces outils sont proposés directement par les fournisseurs de services cloud (ex : AWS Cost Explorer, Azure Cost Management).
- Les plateformes FinOps : Elles aident à la gestion financière des opérations cloud en offrant des outils de suivi des coûts et d’optimisation.
- Les outils open source : Ces solutions permettent aux entreprises de contrôler et de réduire leurs coûts sans frais de licence, comme CloudHealth ou Cloud Custodian.
Outils natifs des fournisseurs cloud : suivre et prévoir les coûts
Les principaux fournisseurs de cloud intègrent des outils de gestion financière permettant de suivre et anticiper les coûts. Parmi eux, on retrouve :
- AWS Cost Explorer : Offre des rapports détaillés sur la consommation des ressources pour mieux comprendre et maîtriser les coûts.
- Azure Cost Management : Permet de surveiller les dépenses et d’ajuster les ressources cloud en temps réel.
- Google Cloud Pricing Calculator : Un calculateur de coûts pour estimer les dépenses en fonction des ressources choisies.
Ces solutions permettent de fixer des alertes budgétaires et de prévoir les dépenses futures. Cependant, leur efficacité dépend d’un suivi régulier et d’une bonne compréhension des mécanismes de facturation.
Utilisation des plateformes FinOps pour optimiser les coûts cloud
Pour une gestion plus poussée des dépenses cloud, des plateformes spécialisées comme CloudHealth, Apptio Cloudability ou Spot.io offrent des fonctionnalités avancées. Ces outils permettent :
- Analyse des coûts en temps réel : Permet de suivre et ajuster les dépenses au fur et à mesure.
- Détection des ressources sous-utilisées : Identifie les éléments non optimisés pour mieux les gérer.
- Propositions d’optimisations concrètes : Suggestions pratiques pour réduire les coûts de manière significative.
Ces outils vont plus loin que les solutions natives en centralisant les données de plusieurs fournisseurs (AWS, Azure, Google Cloud), un atout pour les entreprises en multi-cloud. De plus, ils intègrent des fonctionnalités de gouvernance pour instaurer une culture FinOps avec des alertes, des rapports et des recommandations basées sur l’IA.
Cependant, leur coût, souvent lié au volume de données analysées, peut être significatif. Pour être rentables, ces plateformes doivent s’inscrire dans une stratégie d’optimisation globale et être utilisées régulièrement.
Outils open source et bonnes pratiques : surveiller et automatiser la gestion des coûts
En complément des solutions propriétaires, des outils open source comme Kubecost, OpenCost ou InfraCost permettent de suivre les dépenses cloud avec plus de flexibilité. Ces outils sont particulièrement adaptés aux environnements Kubernetes, où le suivi des coûts peut être plus complexe.
L’utilisation de ces solutions nécessite cependant une expertise technique. Contrairement aux plateformes FinOps qui offrent des interfaces intuitives, ces outils open source demandent souvent une configuration avancée et une bonne compréhension des infrastructures cloud.
En complément des outils, certaines bbonnes pratiques permettent d’éviter les surcoûts :
- Fixer des limites budgétaires avec des alertes pour éviter les dépassements.
- Analyser régulièrement la facturation pour ajuster les ressources en fonction de l’utilisation.
- Automatiser l’extinction des ressources inutilisées afin de limiter les coûts liés aux ressources non utilisées.
Conclusion : maîtriser ses coûts cloud pour une gestion durable
Sans une gestion rigoureuse, les coûts cloud peuvent vite devenir un fardeau financier. L’optimisation passe par le rightsizing, l’usage d’instances adaptées, la gestion du stockage et un contrôle précis des dépenses via des outils comme AWS Cost Explorer ou Spot.io.
Mais au-delà des outils, une approche FinOps proactive est essentielle. Ajuster continuellement les ressources et sensibiliser les équipes permet d’éviter les dérives budgétaires et d’assurer une utilisation efficiente du cloud.
Toutes ces actions reposent notamment sur de la formation continue pour vos personnels afin qu’ils puissent suivre l’évolution des technologies et des meilleures pratiques et toujours maintenir à flot les finances de votre entreprise !
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SF33651 . 3 jours . Managers, Chefs de projets, DSI..